Un numérique inclusif, un futur durable

Avec la croissance rapide de l’accès à internet et l’essor des réseaux sociaux, le Bénin est entré de plain-pied dans l’ère numérique. Mais cette évolution, bien que créatrice d’opportunités, s’accompagne de nouveaux dangers, dont le cyberharcèlement. Cette forme de violence en ligne est un problème de plus en plus grave qui touche particulièrement les femmes, remettant en question la sécurité de l’espace numérique. Comprendre ce phénomène et savoir comment y faire face est devenu une nécessité.Le cyberharcèlement ne se limite pas à de simples insultes. Il se manifeste sous plusieurs formes insidieuses, souvent combinées, et qui peuvent avoir des conséquences psychologiques et sociales dévastatrices pour les victimes.

Les menaces et injures : messages violents, humiliants ou à caractère sexiste publiés sur les réseaux sociaux, les forums ou envoyés directement. L’usurpation d’identité : des cybercriminels créent de faux profils pour se faire passer pour la victime, ternir sa réputation ou la mettre en danger. La divulgation d’informations privées : l’une des formes les plus graves de harcèlement, où des photos ou vidéos intimes sont publiées sans le consentement de la personne. On parle alors de revente porn. Cette action est particulièrement destructrice Le chantage et l’extorsion : des individus menacent de divulguer des informations compromettantes à moins d’obtenir une rançon ou d’autres avantages, souvent financiers. Ces comportements, qui se cachent derrière l’anonymat d’un écran, peuvent briser des vies et plonger les victimes dans la peur et l’isolement.

Se protéger en ligne : un bouclier numérique essentiel

Même si le cyberharcèlement est un problème collectif, des actions individuelles peuvent grandement réduire les risques. Adopter ces réflexes peut faire toute la différence.: C’est la première ligne de défense. Utilisez des mots de passe complexes et uniques pour chaque compte. Activez la double authentification (2FA) sur vos e-mails, WhatsApp et réseaux sociaux. Vérifiez régulièrement les paramètres de confidentialité pour contrôler qui peut voir vos publications, vos informations personnelles et vos photos.Être prudent sur ce qu’on partage ,pensez à deux fois avant de publier des informations trop personnelles. Les photos de localisation, les détails de votre vie privée ou de votre famille peuvent être des cibles pour des harceleurs.Ne jamais répondre aux harceleurs : Il peut être difficile de ne pas riposter, mais entrer dans la discussion donne de l’importance et de l’énergie à celui qui vous harcèle. Le mieux est de bloquer immédiatement le compte et d’ignorer tout contact. Si vous êtes victime, prenez des captures d’écran des messages, des commentaires et des profils. Ces preuves seront essentielles si vous décidez de porter plainte.

La riposte collective : une mobilisation pour la sécurité de tous

La prévention ne s’arrête pas aux actions individuelles. Il est urgent d’agir ensemble pour créer un environnement numérique plus sûr. Éduquer la communauté : La sensibilisation est la clé. Il est vital d’éduquer les jeunes, les parents et les enseignants aux dangers d’internet et aux bonnes pratiques. Enseigner le respect et la bienveillance en ligne est une priorité pour bâtir une culture numérique saine. Mobiliser les plateformes : Les réseaux sociaux ont une responsabilité majeure. Ils doivent renforcer leurs politiques de modération et réagir plus rapidement aux signalements des utilisateurs.: Au Bénin, le Code du numérique protège les victimes de harcèlement en ligne. Les articles 548 et 552, par exemple, prévoient des peines d’emprisonnement et des amendes pour les auteurs de cyberharcèlement. En cas d’infraction, il est possible de porter plainte auprès de l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC).Soutenir les victimes, les victimes de cyberharcèlement ont besoin de soutien psychologique et d’aide. Des associations et des groupes de soutien peuvent offrir un espace sûr pour s’exprimer et se reconstruire.

Le combat contre le cyberharcèlement est une bataille que nous devons mener collectivement. En combinant la prudence individuelle avec une forte mobilisation pour éduquer, soutenir les victimes et exiger un meilleur encadrement, nous pouvons transformer l’espace numérique en un lieu plus sûr et plus respectueux pour les femmes au Bénin.